Qui était Erik le rouge ?
Portrait d'Erik le Rouge tiré de la Gronlandia d'Arngrímur Jónsson (1688)
Erik le Rouge (en norrois Eiríkr Rauði, francisé en Eirik Raudé) (circum 950 à 1003 ou circum 940 à 1010) est un explorateur norvégien[1]. Son nom est Eirikr Thorvaldson (Eiríkr Þorvaldsson), mais ses contemporains le surnomment « le Rouge » en raison de la couleur rousse de ses cheveux et de sa barbe[2]. Banni d'Islande pour meurtre, il est resté dans l'histoire pour avoir fondé la première colonie européenne au Groenland, qui fut narré plus tard dans la Saga d'Erik le Rouge. Il revient au Groenland avec 500 colons pour fonder Qassiarsuk où Thjodhild, son épouse, bâtit une église. Le sanctuaire, ainsi qu'une maison scandinave, ont été reconstruits en bordure du fjord de Tunulliarfik, au cœur du Groenland. Son fils, Leif Erikson découvrit et installa très provisoirement une colonie sur les terres encore plus à l'ouest du Vinland, que l'on pense être située sur l'actuelle Terre-Neuve.
Histoire
Þorvaldr Ásvaldsson, le père d'Eiríkr Rauði, est banni de Norvège à la suite d’un meurtre[3] et s’installe au nord-ouest de l'Islande vers l'an 970. Eiríkr le Rouge est à son tour banni d'Islande pour un meurtre ; il part alors pour des terres que seuls quelques Européens avaient déjà vues avant lui, et notamment Gunnbjörn Ulfsson, le premier à les avoir découvertes entre 876 et 932. Erickr appela cette terre qui connaissait un climat plus favorable au début du deuxième millénaire, Groenland (Grønland en danois « terre verte' »)[2] dans le but d'y attirer le plus de colons possible. Il s'installe autour de l’actuelle ville de Qaqortoq. De retour en Islande après les trois années d'exil qu'il passe à explorer la côte orientale du Groenland, il prépare la colonisation des terres qu'il a découvertes[4].
Parti entre 985 et 988 avec une flotte d'une trentaine de knörir, les bateaux viking d'époque, il s'installe à Eystribyggð entre le cap Farewell et le cercle polaire. Les premiers colons sont au nombre de 450. Plus tard, leur nombre s’élève peut-être à 5 000, répartis en deux établissements situés tous deux au fond de fjords de la côte sud-ouest (appelés Eystribyggð : établissement de l'Est et Vestribyggð : établissement de l'Ouest ; sur les emplacements des villes actuelles de Nuuk et Qaqortoq)[5]. Eiríkr reste païen, mais sa femme Þjóðhildr (Thiodhild) se convertit au christianisme en même temps que la colonie devenait elle-même chrétienne ; elle fait construire une église dont il subsiste encore des vestiges. Les colons s'organisent politiquement sur le modèle islandais et Erickr devient le chef suprême du Groenland, riche et respecté[5]. Il y demeure jusqu'à sa mort à la suite d'une épidémie, vers l'an 1010, mais les derniers colons scandinaves, victimes d'un refroidissement du climat, des luttes avec les Inuits ou de la famine, disparurent du Groenland vers la fin du xive siècle.